Elle s’appelle Maud Ventura.
Et ce n’est pas un pseudonyme. Maud ne s’est d’ailleurs jamais posé la question d’avoir un nom de plume. Parce qu’elle aime le sien, il représente le mariage de son père, italien et de sa mère, française.
Maud Ventura est écrivaine. Elle le dit avec fierté. Car rien ne la prédestinait, elle a grandi dans une famille où la littérature n’avait pas de place particulière.
Maud a eu une enfance heureuse, des parents aimants, mais refuse d’idéaliser cette période, moins teintée d’insouciance que l’image que l’on en a, constate-t-elle.
Petite, Maud avait un imaginaire très fertile, elle aimait les rédactions et jouait des scénarios de longues heures dans sa chambre d’enfant. Elle adorait l’école et avait envie d’exceller. Elle y était à sa place.
Maud est solitaire, elle raconte qu’à l’adolescence, le travail était sa priorité, puis la famille, l’amour et enfin les amis. Elle n’a jamais eu besoin de s’entourer outre mesure. Maud était celle qui travaillait, avant tout. Et c’est ce qu’elle aime dans ce qu’elle fait aujourd’hui, cette exigence, cette persévérance, nécessaires pour faire éclore un texte. Elle éprouve beaucoup de joie dans la difficulté. Évidemment, on la qualifie de bosseuse. Elle ne peut le nier, mais souligne qu’on a tendance à relever la force de travail d’une femme et de parler de talent, quand il s’agit d’un homme.
Maud a découvert Milan Kundera au lycée. Elle lit L’insoutenable légèreté de l’être et est transportée. Un coup de foudre. Une rencontre avec l’auteur. Elle lira toute son œuvre, cela deviendra sa valeur refuge. A cette époque, elle écoute The Do et regarde 500 jours ensemble des dizaine de fois. Elle aime tout de cette histoire en apparence simple, qui cache, selon elle, un réservoir infini de questionnements et de débats.
Maud aime le violet, le bruit des vagues, Annie Ernaux et n’a d’autre rêve que celui d’écrire, idéalement dans une une maison au bord de la mer, entourée de son mari et de ses enfants, tout simplement.
Clémentine Monperrus pour le POP WOMEN FESTIVAL • 04/12/2024