Elle s’appelle Sophie Astrabie.
Sophie aime le léopard, les paillettes et ne jamais prendre le même chemin pour se rendre quelque part. Elle n’aime pas non plus repartir deux fois au même endroit pour les vacances. Sophie n’aime pas la routine en somme.
Elle a donc choisi un métier qui la fait voyager, chaque jour, sur des terres inconnues : celui de l’écriture. Et si elle embrasse ce métier depuis maintenant plusieurs années, elle dit néanmoins ne pas savoir à quoi on mesure le fait d’être autrice. Toujours cette histoire de manque de légitimité qui survient si souvent quand on parle à une femme. Mais Sophie concède que plus on écrit, plus on sait écrire. Peut-être qu’elle vient comme ça, la légitimité.
Sophie a publié quatre romans. Dans ses livres, elle parle d’identité et d’être la personne qu’on a envie d’être. Dans chacune de ses histoires, il est question d’une femme, d’une héroïne, qui crée son propre destin. Comme elle.
Comme beaucoup de gens qui écrivent, Sophie aime lire. Elle cite La vie devant soi de Romain Gary, en notant, avec justesse, qu’on peut avoir un Goncourt en écrivant des choses simples et accessibles. Elle parle de Zola, lu à l’école, et de La carte postale de Anne Berest.
Sophie écoute toujours de la musique sans paroles, pour travailler ; des airs festifs qui peuvent la rendre mélancolique. Une mélancolie qu’elle chérit, qui la définit et qui caractérise son écriture aussi, selon elle. Sophie se pose beaucoup de questions. C’est en tout cas ce que dit son entourage. Elle a longtemps été quelqu’un de discret, timide même, mais s’est toujours surprise à porter des vêtements très visibles, une forme d’audace qui l’interpelle encore.
Petite, Sophie laissait traîner ses oreilles partout, fouillait les tiroirs. Elle voulait savoir. Une grande curiosité qui marque un autre trait de sa personnalité et qui a sûrement participé à déterminer son envie de raconter des histoires.
📸 ©Celine Nieszawer – Flammarion