Elle s’appelle Corine.
Derrière Corine, il y a Aurore. Mais aujourd’hui, tout le monde, même son amoureux, l’appelle Corine ou Coco. Ce prénom, populaire dans les années 50 et un brin désuet, représente une époque, une certaine forme de féminité, qu’Aurore a envie de mettre dans la lumière.
Corine est donc ce personnage, avec un nom de scène, une perruque et des tenues hautes en couleur. Parce qu’il n’est pas question d’aborder ce métier sans ces apparats, explique-t-elle, ils font partie d’un show qu’elle veut inspiré de Sofia Lauren, Rita Hayworth ou Lollobrigida.
Corine est chanteuse, autrice, compositrice, productrice. Sa grande récompense, avec son premier album, a été d’enfin gagner sa vie avec la musique. C’est un luxe immense, dit-elle. Cela ne s’est pas fait du jour au lendemain, il a lui fallu la reine des vertus pour y arriver : la patience.
Corine vient du théâtre de tréteaux, du théâtre social. Alors aujourd’hui, elle veut aller vers les gens ; recréer des ponts. Elle veut jouer avec le public. Et elle le fait si bien. Son aisance sur scène est saisissante. Mais celle qui chérit son métier, regrette de voir les réseaux sociaux, le marketing prendre toute la place. Le langage musical passe désormais au second plan selon elle.
Corine est passionnée de musique, de cinéma, de littérature. Elle a lu et relu A propos d’amour de Bell Hook, inlassablement. Cette quête universelle d’amour a profondément marqué sa vie. De la même façon, elle a regardé Paris, Texas de Wim Wenders des dizaines de fois. Et l’a fait regarder à tout son entourage. Quand Corine aime, elle aime vraiment.
Dans le milieu de la musique, on parle d’elle comme d’une diva disco, on se souvient de ses cheveux peroxydé, on la réduit, parfois, à cette “fille légère”. Sûrement un regard très patriarcal sur son personnage. Corine n’est pas militante mais quand on crée, on est politique, souligne-t-elle.
Ses proches la décrivent comme le clown de la famille, ou celle qui fédère. Toujours cette idée de créer du lien, probablement. Elle, dit d’elle qu’elle est dans le présent. Elle n’attend pas grand chose de demain. Celle qui a perdu sa maman trop tôt honore la vie, heureuse d’être là.
Clémentine Monperrus pour le POP WOMEN FESTIVAL
30.06.2023
📷 © Aurore Baldy