Couverture de Catel Muller autrice de bande dessinée et illustratrice française
© Mathieu Zazzo

Catel

Diplômée des Arts plastiques et Arts décoratifs de Strasbourg, Catel œuvre depuis 1990 dans l’illustration – romans, presse, littérature jeunesse. Dès 2000, elle ouvre la voie à une certaine bande dessinée féminine aux préoccupations contemporaines avec le personnage de bande dessinée Lucie chez Les Humanoïdes Associés, puis chez Casterman. Par ailleurs, elle développe ses évocations de destins de femmes avec des albums consacrés à l’historienne de l’art Rose Valland, la chanteuse Édith Piaf, les comédiennes Mireille Balin, Mylène Demongeot et Madame de Lafayette. À partir de 2007, elle élabore avec José-Louis Bocquet des bio-graphiques consacrées aux clandestines de l’histoire : Kiki de Montparnasse, Olympe de Gouges, Joséphine Baker et Alice Guy. En solo, elle a aussi publié Ainsi soit Benoîte Groult et Le roman des Goscinny chez Grasset. Catel Muller s’est imposée comme l’une des autrices les plus importantes de la bande dessinée francophone adulte, féminine et volontiers féministe.

Avec leur dernier album, Catel et Bocquet mettent en lumière une autre de ces pionnières dont l’empreinte, majeure, a été estompée par les vagues de l’Histoire. Née en 1873, Alice Guy contribua, aux côtés des frères Lumières et autres Gaumont, à la naissance du cinéma : elle fut la première réalisatrice, scénariste, productrice. Son destin, hors-normes, épouse tous les éclats d’un siècle qui fut riche en métamorphoses, bouleversé par une révolution industrielle qui ouvrit aux femmes les portes du monde du travail. Une femme en mouvement, en action : c’est précisément ce que montre, avec un trait fidèle à l’incroyable vivacité d’Alice Guy, la bande dessinée de Catel et Bocquet. Une femme qui parlait technique et affaires, d’égal à égal avec les hommes.

Une femme dont les œuvres témoignent peut-être du premier exemple de « female gaze » à l’écran. Une femme, enfin, que les blessures intimes et les coups durs n’ont pas empêchée de se battre pour rendre son œuvre visible et reconnue. S’il est aujourd’hui possible de voir des films d’Alice Guy, ils ont longtemps été remisés dans des granges plus obscures que les salles auxquels ils étaient destinés. L’impressionnant et réjouissant travail de recherche de Catel et Bocquet nous permet aujourd’hui de nous plonger dans sa vie. Une vie riche, prolifique et romanesque, plus inspirante que jamais.

Catel sera présente au festival le vendredi 10 mars pour une rencontre croisée avec Titiou Lecoq et une séance de dédicaces.

Rencontre croisée et séance de dédicaces • Vendredi 10 mars à 14h – accès pop pass du festival

Le Cellier – 4 bis rue de mars • Reims